Il était une fois ...

La grande hésitation
C'est dans le département de l'Ardèche, au pied du mont Gerbier de Jonc à 1400 mètres d'altitude que la Loire prend sa source. "Sa" source ? Il semblerait plutôt que plusieurs ruisseaux prétendent à tenir ce rôle.
Quoi qu'il en soit, quelques kilomètres plus loin, le plus grand fleuve de France (1020 km) descend gaillardement vers le Sud, petit torrent clair murmurant sur les pierres. Une douzaine de kilomètres plus bas, l'Ardèche l'attend ... Mais dédaignant le destin méditerranéen promis par l'Ardèche, notre Loire capricieuse se ravise, et, sous le suc de Bauzon, infléchit sa course vers le Nord-Ouest, direction ... l'Atlantique.
Les fleuves auraient-ils une âme ?
Une personnalité certainement ! Très tôt déjà, notre futur grand fleuve démontre sa capacité à construire des bancs de sable et se refuse à la navigation lourde, n'y consentant vraiment qu'à partir d'Angers. Mais en attendant, dans sa course vers le Nord, la Loire alternativement s'étrangle et s'épanouit dans les bassins du Puy, du Forez et de Roanne.
Sa forte pente et les terrains imperméables et déboisés qu'elle traverse lui infligent un débit irrégulier que des barrages tentent de maîtriser, comme celui de Villerest en amont de Roanne.
Sa Majesté la Loire
Sortie du Massif Central, elle entame une vaste boucle dans le Sud du Bassin Parisien (la Loire Moyenne, ou Val de Loire) dont le sommet est Orléans. Dans une large vallée encadrée de coteaux, la Loire majestueuse roule ses bancs de sable et ses îles boisées aux pieds des châteaux. Progressivement, elle perd de l'altitude, passant de 91 mètres à Orléans à 16 mètres aux Ponts-de-Cé, près d'Angers.
Enfin domestiquée
Passé Angers, la Loire reçoit la Maine (elle même réunion de la Mayenne, de la Sarthe et du Loir). Les îles qui l'encombrent se font de plus en plus nombreuses et vastes, suffisamment même pour être habitées. Cette entrée du fleuve dans le massif Armoricain marque le début de la dernière section de la Loire, la Loire Inférieure, qui donnait autrefois son nom au département, devenu "Loire Atlantique" depuis 1957.
Cette seule partie navigable du fleuve voit encore passer de temps en temps les sabliers qui transportent ... le sable, dragué en mer au large de l'estuaire, vers les sablières qui le traitent et le revendent ensuite. Avant de pénétrer dans Nantes, la Loire arrose les cultures maraîchères qui bordent la ville où le sable qu'elle charrie est très apprécié pour la culture des légumes.
Nantes, dernière ville avant l'estuaire
Nantes marque le début de l'estuaire à proprement parlé. La Loire y reçoit comme affluents l'Erdre sur sa rive droite, et la Sèvre sur sa rive gauche. Auparavant, le fleuve baignait la ville de multiples bras et boires (bras mort coupé par moment du fleuve), valant à la ville son surnom de "Venise de l'Ouest". Il ne reste plus maintenant qu'une seule île ceinte par deux bras bordés de quais désormais livrés à la circulation automobile.
Nantes, c'est aussi la fin de la Loire touristique et immédiatement attachante. Voici maintenant l'estuaire, plus sauvage, et paradoxalement plus marqué de l'empreinte des hommes, conséquence des luttes entre intérêts écologiques et économiques.
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Dernière mise à jour de cette page : 03/04/2000