L'estuaire de la Loire

Descente de l'Estuaire



Le problème des limites Les îles mystérieuses
La section endiguée La section intermédiaire
La section maritime

Haut de page Le problème des limites

L'estuaire, vu du satellite SPOT Bien que les effets de la marée se fassent sentir jusqu'à Ancenis, à 30 kilomètres en amont de Nantes, c'est après le port de Nantes qu'officiellement commence l'estuaire. La Loire décrit alors une ultime et large courbe dont la forme en conque caractéristique est reprise pour le logo de la ville de Nantes. La limite officielle entre eaux douces et eaux salées et fixée à Cordemais, "par arrêté ministériel du 4 Juillet 1854". La profondeur du chenal reste à peu près constante de Nantes à Paimboeuf (environ 6 mètres) et s'accentue brutalement jusqu'à 14 mètres à partir de Donges.
Les géographes subdivisent l'estuaire en 3 parties :

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Le Maillé-Brézé dans le port de Nantes Si les chiffres tentent de contenir l'estuaire dans des limites précises, la réalité du grand fleuve est beaucoup plus mouvante. Le sable charrié, mais aussi les travaux de dragage ou de comblement, renouvellent sans cesse la géographie de l'estuaire.

Haut de page Les îles mystérieuses ...

Panorama des rives de Loire (détail), Justin Vincent, 1899 De nombreuses îles parsemaient autrefois l'estuaire (53 îles entre Paimboeuf et Nantes au XVIIIème siècle, 22 en 1950). La plupart ont été détruites par les courants, rattachées à l'une ou l'autre rive par les amoncellements de vase ou encore sacrifiées à la navigation. Aujourd'hui, elles se comptent sur les doigts de la main. Ile de Lavau, Ile du Petit Carnet, Ile du Massereau, Ile Pivin. Beaucoup d'entre elles n'ont d'île que le nom, prairies humides séparés du rivage par des bras envasés, dans une grande confusion de terre et d'eau.

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Le Belem, quai de l'Aiguillon, Nantes Jadis à Nantes, les quais n'étaient que de simples plans inclinés pavés qui plongeaient doucement dans la Loire. De tels quais sont encore visibles entre les ponts Haudaudine et Audibert (Quai Hoche). Ils suffisaient au déchargement des gabares qui assuraient le transit des marchandises jusqu'à Paimboeuf, alors avant-port de Nantes, où elles étaient transbordées sur des navires plus importants.

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L'avènement de la vapeur et le creusement du canal de la Martinière à la fin du XIXème siècle permirent aux grands bātiments de remonter jusqu'à Nantes et obligèrent à construire des quais verticaux pour les accueillir. Ces quais furent également prolongés par des estacades largement visibles encore aujourd'hui.

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La Tour à Plomb, Couëron Le XIXème siècle correspond à l'artificialisation de l'estuaire au profit des industries du port de Nantes. L'idée est de créer un "bassin de marée" qui ferait remonter l'océan le plus loin possible pour favoriser la navigation. Les bras secondaires de la Loire sont comblés ce qui concentre le fleuve dans un unique bras de 200 à 300 mètres de large. Des digues parallèles et insubmersibles sont construites pour servir les nombreuses usines implantées sur les rives. Citons par exemple :

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Basse-Indre en fin d'après-midi Coincés entre le fleuve et des zones urbaines sans grand intérêt, de charmants petits villages offrent aux promeneurs un charme tout insulaire et les souvenirs du temps où les pêcheurs, les navigateurs et les ouvriers qui les habitaient, animaient encore leurs ruelles tortueuses.
Haute-Indre, Basse-Indre, Couëron sur la rive Nord ; Trentemoult, La Montagne, Le Pellerin sur la rive Sud.

Haut de page La section intermédiaire

La centrale EDF de Cordemais Avec la section intermédiaire commence la platitude qui se poursuit jusqu'à la mer. Le cours de la Loire paraît moins bien défini, moins contenu. A la place des digues, des roselières et des marais tentent de définir plus ou moins approximativement les berges du fleuve. Aucune agglomération ne s'est développée sur ces rives changeantes. Cette section reste le domaine des oiseaux. Seule la centrale EDF de Cordemais, dont la plus haute cheminée culmine à 220 mètres, amène une touche de verticalité dans le paysage.

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Pêche à la civelle à l'entrée du canal de  La Martinière Les nombreuses îles et bancs de sable changeants qui encombraient le fleuve dans cette partie justifièrent en 1882 le creusement du canal de la Martinière. Terminé 10 ans plus tard, il double le fleuve sur 15 kilomètres rive Sud. Grāce à lui, les grands navires purent à nouveau remonter jusqu'au port de Nantes. Mais l'augmentation de la puissance des dragues à vapeur permit de dégager un chenal plus pratique dans le lit même de la Loire, le long de sa rive Nord, et le canal fut abandonné à la veille de la 1ère guerre mondiale. Entre les deux guerres, il servit de cimetière pour soixante grands voiliers que la vapeur, puis le diesel, condamnèrent petit à petit.

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Soleil couchant dans le port de Paimboeuf La fin de cette section intermédiaire est balisée par les villes de Paimboeuf au Sud, et Donges au Nord. Devant Paimboeuf, la rade des Quatre Amarres qui servaient d'avant port à Nantes depuis le milieu du XVIIIème siècle. Les activités maritimes de Paimboeuf déclinèrent totalement avec l'abandon du canal. De l'autre côté, à Donges, commence la partie la plus industrialisée de l'estuaire.

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La raffinerie de pétrole de Donges De Donges à Saint-Nazaire, la rive Nord de la Loire supporte une gigantesque zone industrielle et portuaire où se succèdent raffineries, terminaux méthanier, charbonnier, ro-ro, plate-forme à conteneurs, usine d'engrais chimique et terminal sablier. Selon la direction des vents, les effluves hydrocarburées empestent la Brière, Paimboeuf, Savenay.
Les sables évacués lors du creusement du chenal de la rive Nord ont été déversés sur le banc de Bilho, formant ainsi la seule véritable île de l'estuaire, habitée par les oiseaux.
Entre Bilho et la rive Sud, une immense vasière joue un rôle capital pour l'écologie de la région. S'y développent les vers et mollusques formant la base de la chaîne alimentaire des oiseaux et des poissons de l'estuaire.
Industrie chimique lourde contre écologie fragile : le combat est permanent dans cette partie de l'estuaire. Mais l'industrie ne gagne pas toujours : le projet de centrale nucléaire au Carnet sur la rive Sud fut abandonné en 1997 suite aux nombreuses manifestations qui s'étaient déroulées à Nantes et sur les lieux prévus pour l'implantation.

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Le pont de Saint-Nazaire Le pont qui enjambe le fleuve de Mindin (au Sud) à Saint-Nazaire fournit une vue exceptionnelle sur l'estuaire. En partant du Sud, le pont ne ressemble d'abord qu'à une chaussée sur pilotis au dessus des vasières. Puis la pente s'accentue jusqu'au tablier central qui culmine à 61 mètres. Des cābles tenseurs rattachés aux deux piliers principaux rouge et blanc soutiennent le tablier sur 404 mètres de long. En redescendant, la vue porte à droite sur le banc de Bilho et la zone industrielle, et à gauche plonge sur les paquebots en construction aux Chantiers de l'Atlantique.

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Vers le large ... Une fois le pont passé, le caractère océanique de l'estuaire ne fait plus aucun doute. Les rochers sur les rives, le goëmon, les phares, les baigneurs sur les plages de Saint-Nazaire, les voiliers et les planches à voile entre Côte d'Amour et Côte de Jade, tout rappelle l'océan. L'estuaire se terminerait-il au pont de Saint-Nazaire ?

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Vers le large ... Des méthaniers pointent leur bulbe vers l'Algérie, des paquebots de luxe partent vendre du rêve aux Caraļbes et, en 1992, un cargo appareilla pour l'Amérique du Sud avec dans ses soutes une rue de Nantes reconstituée. Tous ces navires propagent à travers les mers la technologie, le savoir-faire et la culture de l'estuaire, donnant ainsi une dimension mondiale ... au ruisseau du Mont Gerbier de Jonc.

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Dernière mise à jour de cette page : 14/03/2000